mardi 28 février 2017

Le Premier (Nadia Coste)

Le Premier (Nadia Coste)
Vaïn n'est pas mort. Pourtant, son frère l'a tué.
A-t-il ressuscité ? Pourquoi le soleil brûle-t-il sa peau ?
Pourquoi seul le sang le rassasie-t-il ?
Alors que son désir de vengeance augmente, Vaïn se convainc que la Nature l'a sauvé de la mort pour éliminer son frère et sa descendance maudite... Une traque terrible et périlleuse commence... Elle durera des siècles.
La quête du Premier Immortel depuis la fin du néolithique jusqu'au début de Rome.

C'est la couverture qui m'a attiré dans un premier temps. Sombre, elle dénotait une certaine violence et autant dire que c'est le cas. On ne rechigne pas à assassiner femmes et enfants. Sans que ça devienne racoleur pour autant avec un luxe de détails inutiles, l'auteur reste pourtant froide à ces faits que l'on jugerait immoraux. Pourtant ici, ça passe. Conscients très rapidement que l'on tombe dans un récit noir sans espoir, on suit Vaïn dans sa traque et la découverte de son nouveau pouvoir.

Dirigé vers un public de jeunes adultes, j'avais un peu peur au départ d'appréhender ce récit. S'il manque un tant soit peu de profondeur ou du moins si l'on passe très vite sur certaines réflexions, il nous entraîne dans les multiples rebondissements de l'histoire.

Pour éviter de se répéter et de traîner en longueur, l'auteure zappe plusieurs siècles d'un coup, rendant l'action plus bondissante et que posée et cela peut perturber dans un premier temps.
Elle suit trois axes principaux afin de nous présenter son héros qui ne parviendra jamais vraiment à s'élever au-delà de sa condition, restant toujours quelque part le minable qu'il était au départ. Ceci étant, on s'attache à lui, craignant même pour sa vie lorsqu'il se retrouve dans une situation qu'il n'avait pas prévue. Naïf, c'est quand même à se demander comment il a pu traverser les siècles lors de sa traque impossible.

Quant à la naissance du vampire et du lycan, j'étais curieux de voir comment l'auteure allait reprendre l'un des myhtes instauré par Bram Stoker, d'autant qu'ici, point question de religion. Si le lycan naît d'une croyance, d'une légende, ce qui à la rigueur passe, j'ai eu un peu plus de mal à accepter celle du vampire qui survient après que la victime a été sucée par des sangsues.
Heureusement que le reste est de bonne facture, bien écrit pour une lecture relativement rapide et facile. Sans cela, rien que ce détail aurait pu faire retomber le soufflé.

J'ai tout de même beaucoup apprécier la faculté de l'auteure de surprendre le lecteur, retournant son récit d'un coup pour lui faire prendre une voie que l'on n'attend pas forcément.
Une lecture agréable malgré les horreurs qu'elle peut décrire et mettre sur les épaules de son héros.

mardi 14 février 2017

Le Cycle des Robots, Tome 2 - Un Défilé de Robots (Isaac Asimov)

Le Cycle des Robots, Tome 2 - Un Défilé de Robots (Isaac Asimov)


Un autre recueil de 8 nouvelles sur le thème des robots et de leurs interactions avec l’être humain...

Asimov propose ici d’autres histoires pour continuer son analyse de l’être humain à travers un concept aussi compliqué que magique et, encore une fois, c’est simplement extraordinaire.

Sans pourtant faire une redite ou reprendre le même genre de nouvelles du précédent tome, Asimov vient analyser l’être humain, sans concession ni de brossage dans le sens du poil.

Les deux premières nouvelles vont tout de même jusqu’à donner dans l’humour. Ensuite, on assiste à une évolution des propos. Dans le premier tome, Les Robots, l’auteur mettait en danger l’être humain mais on savait que rien ne pouvait se terminer mal.
Ici, c’est tout l’inverse. Si l’être humain reste à l’origine de sa propre déchéance, de sa propre mise en danger, les robots parviennent à faire du mal, voir à tuer, allant à l’encontre de la première qui consiste à préserver de toutes les façons la vie humaine. À l’auteur donc de nous démontrer que tout n’est pas aussi simple, qu’encore une fois le côté malicieux et sournois de l’Homme amène aux pires excès, si ce ne sont ses propres erreurs.

De la simple erreur de jugement à la manipulation, les vices dont nous seuls sommes capables sont disséquaient, pointés du doigt dans le seul but de faire prendre conscience que l’évolution passe par l’avancée technologique. Que l’on soit réfractaire ou non, le futur est en marche.

Écrits au milieu des années 60, ces récits sont intemporels. Les mêmes questions peuvent se poser aujourd’hui, la même vision du futur est d’actualité.

Une lecture très plaisante, facile, rapide, addictive et souvent jubilatoire.

mardi 7 février 2017

Resident Evil, tome 1 : La Conspiration d'Umbrella (S.D. Perry)

Resident Evil, tome 1 : La Conspiration d'Umbrella (S.D. Perry)


Depuis quelque temps, à Rancoon City, des agressions sont signalées un peu partout. Une équipe des S.T.A.R.S., une unité d’élite, est envoyée au secours des leurs qui se sont crashés quelque part en forêt et dont on n’a plus aucune nouvelle. Sur les lieux, Wesker et les siens se font attaquer par des chiens étranges. Abandonnés par leur pilote d’hélicoptère, ils n’ont d’autres choix que de se réfugier dans un manoir, non loin, le manoir Spencer ; une bâtisse étrange, infestée de zombies. À la recherche d’une issue, Wesker, Jill, Barry et Chris vont découvrir les secrets du manoir...

Ce premier tome Resident Evil aura peut-être un certain intérêt pour les novices, ceux qui n’auront jamais joué au jeu et qui ne sont pas exigeants. Mais quelque part, ne lit-on pas Resident Evil parce qu’on a joué au jeu ?

Alors d’accord, on sourit en lisant cette adaptation qui fait ressurgir les souvenirs de ces moments passés à cavaler d’un bout à l’autre du manoir pour dénicher la clé qui ouvre la porte se trouvant à deux kilomètres de là.

Mais c’est à peu près tout ce qu’il faut retenir de ce récit, et encore. Mis à part l’introduction qui est purement inédite, à partir du moment où les personnages entrent dans le manoir, ce n’est qu’une succession de morceaux choisis du jeu, avec tous les ingrédients qui ont fait la gloire de Resident Evil mais qui ne fera pas celle du roman : l’exploration, les énigmes, les zombies, le manque de munitions.

Pas de grandes surprises donc. Si Perry avait scrupuleusement respecté tout ce qui se passe dans le jeu, on aurait de toute façon fini par se lasser.
L’intrigue est relativement vite dévoilée, tous les tenants et aboutissants aussi, aucun suspense puisque visiblement le livre ne cherche pas à rameuter les quelques personnes qui n’auront jamais connu le jeu culte.

Pas beaucoup de profondeur non plus. La lecture reste simple et sympathique, de quoi souffler un peu entre deux livres plus complexes et surtout mieux écrits. Car Perry est très loin d’avoir un sens de la narration accompli. Elle déroule son récit sans se poser plus de questions, sans impliquer son lecteur dans son histoire, tuant dans l’œuf tout ce qui peut-être surprenant, se contentant de reprendre en tout point un scénario déjà tracé par le jeu. Ces effets de surprise sont toujours les mêmes, toujours annoncés de la même façon : par des points de suspension qui viennent découper une action ou une pensée.
Cela donne à peu près...
... cela.
Avec des révélations...
... fracassantes de la mort qui tue et dont on se fout puisque, comme je l’ai dit, l’auteure a levé le voile sur tout ce qui pouvait être matière à suspense dès le début.
Elle se permettra même de faire commenter ses personnages sur ce qu’elle vient de nous signaler, répétant ainsi les évidences, comme si nous étions des abrutis.

Du pur fan-service qui n’aura pas beaucoup d’intérêt, qui ne présentera rien de nouveau, s’amusant juste à répertorier les codes du genre Resident Evil.
S.D. Perry tombe cependant dans une fâcheuse habitude à défoncer les portes ouvertes. Est-ce une manière de faire quelques mots de plus ou parce que l’on prend le lecteur pour un idiot ? Allez savoir.

On aura facilement oublié le livre une fois refermé. Dommage que nous n’avons là qu’un copier-coller des grands moments du jeu et pas une histoire originale.

vendredi 3 février 2017

Mile 81 (Stephen King)

Mile 81 (Stephen King)


Pete Simmons va s’amuser sur une aire de repos, au Mile 81. Lieu abandonné, il ne devrait pas se retrouver là mais il aime braver l’interdit. Après avoir trouvé une bouteille de vodka dont il goûte le contenu et s’être endormi, il ne remarque pas le véhicule qui vient de s’arrêter sur le parking. Pas plus que ceux, intrigués par cette voiture, qui vont venir s’y frotter, à leurs risques et périls…

Une nouvelle de Stephen King qui commence bizarrement. En effet l’introduction est assez longue et on ne lui trouvera pas de réelles raisons d’être, mise à part la présence de Simmons, un gamin de 10 ans, sur les lieux. Ça sera également l’occasion pour King de traîner dans la boue la bêtise humaine et juvénile, mais tout ceci ne demandait pas une mise en place aussi longue.

Pour le reste, on va très vite plonger dans un domaine qui a fait la gloire de son auteur. On notera d’ailleurs que cette nouvelle rappelle Le Radeau avec sa nappe de pétrole qui boulotte les passants. Ici, c’est du même accabit. Et outre une référence non dissimulée à Christine, la nouvelle fait aussi écho à Roadmaster.

Pourtant, j’ai ressenti un certain malaise, pas tant par ce qui est décrit, ça ne me fait plus rien et même si j’ai pris plaisir à lire cette histoire, j’ai senti par moment que ce n’était plus King qui écrivait mais une sorte d’écrivain naïf qui n’avait que faire des incohérences. Comment un flic pourrait avoir un fusil à pompe sur la banquette arrière de sa voiture (posé comme ça) et laisser des enfants à côté de cette arme sous prétexte qu’elle a le cran de sûreté ? Et depuis quand les portes arrières de bagnoles de flic peuvent s’ouvrir de l’intérieur ?

Ce sont ces petites choses qui m’auront dérouté, sans parler des répétitions que j’impute à la traduction pour le coup. Quand on bosse sur un auteur, quel qu’il soit, on fait tout de même attention à ce que l’on fait !

Une nouvelle somme toute sympathique à lire donc mais qui ne sera pas à la hauteur de ce que King à l’habitude de nous donner.

jeudi 2 février 2017

Le Chevalier de la Rose Noire (James Lowder)

Le Chevalier de la Rose Noire (James Lowder)


Reconnu coupable de traitrise à l’honneur des Chevaliers de la Rose Noire, Soth de Dragaard est banni et maudit, condamné à errer éternellement tel un mort-vivant. Dans les brumes de Ravenloft, il croise Strahd, un vampire lui aussi réprouvé. Puissant, le vampire n’attendait qu’un adversaire à sa mesure. Il le trouve en la personne de Soth qu’il défie dès son arrivée, déchaînant les puissances infernales…

Lecture plutôt sympathique, même s’il m’a fallu un peu de temps pour entrer dans cet univers. Dès les premières lignes, une puissance se dégage des évènements et des combats titanesques. On sent très rapidement que l’on a affaire à des bourrins sans foi ni loi.

Le pardon n’existe pas entre ces personnages atypiques qui ne règnent que pour le pouvoir. Sans aucune demi-mesure, Soth plonge au cœur des ténèbres, nous entraînant avec lui. Mais très rapidement, on comprend qu’il n’y aura aucun espoir de rédemption pour ce chevalier déchu.

Sans pour autant être pessimiste et cafardeux, le récit se relance régulièrement par des flashs back nous narrant l’histoire des divers personnages que l’on rencontre. On apprend ainsi comment ils ont été conduit à la déchéance absolue.

Une fois bien rentré dans le récit, ce livre se lit relativement vite. D’une écriture qui commence à dater, on y trouve des formulations quelque peu désuettes mais sympathiques à retrouver. Ceci étant, l’écriture reste fluide et dynamique, allant de confrontation sanglante en confrontation sanglante. Car c’est bien là l’attraction première du récit, cette façon de retranscrire la puissance des adversaires qui jouent du machiavélisme pour en finir avec leurs ennemis. Si le côté bourrin est assumé, il y a une autre face, plus pernisieuse, qui émerge chez les personnages principaux, rendant l’histoire plus attrayante encore lorsque les pièges sont dressés.

Voici donc une lecture bien sympathique permettant de souffler un peu grâce à un univers original, bien construit et complet. N’attendez cependant aucune fin heureuse.