jeudi 17 novembre 2016

Nuits Sanglantes (William Katz)

Nuits Sanglantes (William Katz)


Anne souffre d’insomnie. C’est comme ça qu’elle se rend compte du manège étrange de son voisin d’en face, Mark… Que fait-il à 4h du matin, régulièrement ? Pourquoi s’absente-t-il comme ça, disparaissant des nuits durant ? Attirée par le mystérieux voisin, Anne s’éprend de lui.

La seule chose qui tient le lecteur là-dedans, c’est ce mystère qui se dévoile petit à petit. Bien fin bout corde pour se raccrocher cependant mais il n’empêche que j’ai tenu jusqu’au bout pour savoir vraiment de quoi il retournait.

Pourtant, si je devais résumer cette expérience, ça ne tiendrait qu’à cette expression : tout ça pour ça ?

Heureusement que l’écriture est facile et assez bonne pour ne pas refermer le livre au bout de quelques chapitres. C’est peut-être la seule chose à sauver ici. Parce que pour le reste… Si l’intrigue est réduite à son strict minimum, à savoir de simples constatations, jamais nous ne serons le fin mot de l’histoire. Ne vous attendez pas à comprendre pourquoi Mark fait ce qu’il fait, vous n’aurez que votre imagination pour construire le scénario en recollant les morceaux éparpillés ici ou là.

Mais je crois que le plus dérangeant pour moi, aura été la stupidité des personnages. Et là aussi, il y a une hiérarchie. Les flics déjà. Ce ne sont pas des flèches, autant se le dire. Mais pour celui qui ne comprend rien ou qui part dans des déductions fumeuses sans même sortir de son bureau pour enquêter, il parvient à refaire tout le puzzle en deux secondes. C’est tout de même prodigieux.

Et cette façon de partir dans ces déductions fumeuses sera un trait de caractère propre à chacun des personnages. Mark étant parano, il ira lui aussi s’imaginer tout un tas d’absurdités. Vous me direz, c’est logique, il est parano. Soit et j’avoue que ça peut parfois donner de bons quiproquos cyniquement drôles.

Anne est sans conteste le personnage le plus détestable de cette histoire improbable. Se mêlant de tout ce qui ne la regarde pas, elle cherche sans même le savoir à mettre des bâtons dans les roues de Mark. Mais qui irait insister pour visiter le coffre d’une voiture ou une cave pour constater qu’il y a un congélo dedans ? Ridicule.

Et des situations, des propos et des réflexions toutes aussi stupides fleurissent tout au long du livre. Jamais on n’entre à proprement parler dans la psycho des personnages. Tout n’est qu’effleuré, creux et inepte.
Le type qui appelle quelqu’un à 4h du matin pour ensuite s’étonner de recevoir un coup de fil à minuit…
La fille qui traverse son quartier en pleine nuit avec un plateau de tasses au chocolat…
L’auteur montrant qu’il s’est un tant soit peu intéressé à une voiture dont on n’a rien à foutre et qui en plus ne sert même pas l’histoire.
Sans parler d’autres égarements de ce genre pour raconter un peu les plats préférés de ses personnages, histoire de leur donner un peu de consistance.

Cela n’aura pas été une torture pour autant et j’aurai quand même bien rigolé de ces absurdités et ces twists rocambolesques qui traduisent toute la naïveté de l’auteur. Je me suis tout de même posé la question de savoir comment on avait pu éditer cette histoire un jour sans demander à revoir les passages plus que douteux du point de vue de la cohérence. Et je me demande encore plus comment on peut rééditer cela de nos jours.

Je ne retiens qu’une seule chose positive de cette lecture et elle n’a de surcroit rien à voir avec ce livre…

mercredi 9 novembre 2016

Le Cycle des Robots, Tome 1 - Les Robots (Isaac Asimov)

Le Cycle des Robots, tome 1 - Les Robots (Isaac Asimov) I, Robot


Première loi : un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être  humain exposé au danger.

Deuxième loi : un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres entrent en contradiction  avec la première loi.

Troisième loi : un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n’entre pas en contradiction avec la première et la deuxième loi.

De ces trois lois très simples et ne souffrant à priori d’aucune ambiguïté, Asimov va montrer que ce qui parait si simple ne l’est pas tant que ça, en creusant un peu.

À travers 9 nouvelles, il va faire évoluer ses machines qui servent d’abord de garde d’enfants muettes pour finir maire puis Coordinateur mondial et allant jusqu’à se fondre dans l’humanité.

Chacune de ces histoires partent sur le même principe : un robot crée une erreur, ne semble plus fonctionner correctement, devient même parfois fou ou représente un danger pour l’homme alors que la première loi le lui interdit formellement. Après un examen minutieux de la situation plus ou moins critique pour les hommes, le fond même du problème est trouvé et il s’agit toujours, en fin de compte, d’une erreur humaine qui découvre les limites de ces lois établies.

L’homme face à la machine ; mais cette fois, il ne s’agit pas d’un asservissement, juste d’une critique de cet être humain qui cherche sans cesse à asseoir sa supériorité.

L’originalité de ce récit, au-delà d’être chronologiques et de voir une évolution dans la technologie robotique, c’est que l’on va retrouver certains personnages au fil des nouvelles, affrontant sans cesse une situation qui mettra leurs neurones à rude épreuve.

Si ce schéma est répétitif, on en redemande à chaque fois, toujours à se demander ce qui va arriver et surtout ce que ces humains vont trouver pour expliquer et régler le problème. Asimov vulgarise la robotique et cette science en général mais n’hésite pas à exposer tous les tenants et aboutissants de ces situations particulières. Que se soit de l’ordre scientifique, psychologique ou politique, les faits nous sont exposés de manière à ce que l’on comprenne bien les enjeux et leurs conséquences pouvant être dramatiques.

« Pouvant » parce qu’en réalité, jamais nous ne sommes inquiets ; même si le suspense réside, jamais nous ne serons angoissés de la chute.

J’avais souvent entendu parler de l’œuvre d’Asimov mais ne l’avais encore jamais lu. J’ai été agréablement surpris, ne m’attendant pas à une analyse aussi pointue et diversifiée sur un sujet qui, au départ, ne souffrait d’aucune ambiguïté.