samedi 29 octobre 2016

Le Secret du Treizième Apôtre (Michel Benoît)

Le Secret du Treizième Apôtre (Michel Benoït)


Parce que le père Andrei était sur le point de découvrir un secret que l’Église cherche à dissimuler depuis sa fondation, il se fait assassiner dans un train alors qu’il rejoignait Paris. Juste avant sa mort, il avait eu le temps de se confier au père Nil, son ami. Ce dernier reprend alors la piste où le père Andrei l’avait laissée et se lance sur les traces d’une mystérieuse épitre qui prouverait que Jésus n’est pas le fils de Dieu...

Dans ce thriller historique et religieux, Michel Benoît, moine défroqué pour ses convictions, traite d’un sujet qui est loin de faire l’unanimité, bien évidemment, puisqu’il s’attaque aux fondements même de l’Église.

Comme il est de coutume dans ce genre de récit, nous voyageons entre l’époque contemporain et l’an 0 et un peu plus aussi, afin de découvrir ce qui aurait pu être la réalité historique d’alors, mettant à mal toutes les paraboles (ou presque) recueillies dans la bible.

Catholique non pratiquant, mon œil est toujours attiré par ces théories voulant bousculer les évangiles et l’existence même d’un Dieu unique. Alors forcément, lorsque Michel Benoît reprend la mort et la résurrection de Jésus pour démonter un à un tous ces faits mystérieux et mystiques, je ne peux qu’être heureux.

En effet, avant de nous plonger dans cette traque de l’épitre prouvant que Jésus n’est pas le fils de Dieu que l’on croit, l’auteur démonte rationnellement l’apparition des anges devant le tombeau qui est en fin de compte dû à l’éclat de la lumière renvoyée par leurs vêtements. Si la pierre a bougé, c’est parce que des personnes l’ont déplacée et si le corps de Jésus a disparu, c’est que ces personnes l’ont emporté dans le désert où il repose à sa juste place, le tombeau n’étant en fait qu’un prêt.

Sans pour autant tourner la bible en dérision, Michel Benoît reprend méthodiquement certains passages pour appuyer sur le fait que l’Église repose sur un mensonge et que la divulgation de la vérité la mènerait à sa perte. Et il démontre bien que si à une époque ceci était inconcevable dû à la croyance fanatique des ouailles avec l’aide de l’inquisition, de nos jours, où la religion perd de plus en plus de poids et étant séparée de l’État, l’institution est plus que jamais en danger.

L’époque contemporaine est alors un moyen d’expliquer la naissance d’une secte et son fonctionnement tout en gardant sa réserve grâce à un procédé basé sur la paranoïa des personnages et la méfiance que l’on peut avoir à l’égard de chacun d’eux. Si le père Nil, héros de ce récit, est sûrement le plus à même de nous offrir un tant soit peu de confiance, nous restons perdus avec les autres, ne sachant pas vraiment sur quel pied danser, déroutant ainsi notre attention et faisant monter la tension.

Le Secret du Treizième Apôtre est très documenté et nous invite au voyage à travers des époques différentes, des couloirs interdits, ou dans les rues du Vatican contemporain. Complet, très bien construit, haletant, c’est une perle du genre en somme nous poussant à la réflexion !

mardi 25 octobre 2016

Jack Bright (Cédric Janvier)

Jack Bright (Cédric Janvier)
C’est jour de rentrée scolaire pour Léo et Pierre qui découvrent leur classe de 5ème. À peine arrivés qu’ils doivent faire face au professeur le plus sévère de leur collège : Mr Dray. Ce dernier leur donne un livre à découvrir : Jack Bright. Léo se passionne pour ce livre et ne tarde pas à embarquer avec lui trois autres de ses camarades, dont Pierre. Jack Bright est un pirate qui aurait mystérieusement disparu après avoir lu un livre étrange. Persuadés que ce livre existe, Léo et ses camarades se lancent à la recherche de ce livre semblant s’ouvrir sur un autre univers...

Jack Bright est avant tout destiné à la jeunesse. Ce roman est relativement court (à peine 180 pages), ce qui est parfait en fait pour donner goût à la lecture. On ne peut être rebuté par l’épaisseur du bouquin. La couverture est d’ailleurs très attirante, invitant aussitôt à l’aventure.
La police de caractère est assez grosse et les lignes bien espacées, ce qui rajoute au confort de lecture, sans avoir l’impression d’être devant un énorme pavé indigeste.

Point de vue contenu maintenant...
Très bien écrit, l’auteur ne s’embarrasse pas de détails superflus même si j’aurai aimé, quelque fois, que se soit un peu moins rapide, plus posé, plus détaillé. Cédric Janvier utilise certains raccourcis qui peuvent prêter à sourire mais je ne sais pas si les plus jeunes se formaliseront avec ceci.
Évidemment que c’est facile, les héros sont des jeunes qui peuvent faire ce que les adultes ne parviendront jamais à réaliser. Ce livre est fait pour vendre du rêve et il y réussit parfaitement. Qui n'a jamais rêvé de jouer les détectives en herbe ou de se prendre pour Indiana Jones ?

Les relations entre les personnages ne sont pas fouillées en profondeur et là aussi j’aurai parfois aimé en savoir plus ou découvrir autre chose sur ses personnages, notamment sur ce prof, Mr Dray, l’ennemi typique que l’on peut retrouver dans ce genre d’histoire.

Ceci dit, Cédric Janvier dépeint sa galerie de personnage d’une manière classique avant de procéder à un virage à 180°, permettant de nous faire encore plus apprécier chacun d’eux. Ainsi le petit intello, premier de la classe, genre de personnage pas toujours très bien accueilli, se rend compte qu’il a une fille qui le surclasse et les réflexions à peine dissimulées de l’auteur rajoutent un peu d’humour.

Très souvent d’ailleurs, ce que l’on prend pour acquis est remis en question, nous entraînant sur des pentes plus étonnantes et toujours légères et drôles.
Mais l’auteur sait aussi raviver en nous certains souvenirs : la rentrée des classes, avec cette boule au ventre de peur de tomber sur le seul professeur qu’on ne désire pas avoir ; le voyage scolaire en Angleterre avec l’espoir de tomber sur une famille parlant français... tout ceci contribue à la bonne ambiance distillée par ce roman.

En tout cas, il m’aura permis de redécouvrir ce sentiment de bien-être lorsque je lisais Enyd Blyton et sa saga des 5 Détectives lorsque j’étais plus jeune. D’accord, c’est toujours très naïf, facile et innocent comme écriture mais c’est aussi reposant, frais et dépaysant.

Certains dialogues sont en anglais. Il y en a très peu et ils ne sont pas forcément repris en français derrière. Cependant, j’imagine que les jeunes lecteurs parviendront à les lire sans être rebutés vu que c’est un anglais facile, très abordable.

Comme je le dis plus haut, j’aurai bien aimé un peu plus de développement vis à vis de l’intrigue et des personnages parce que ça un peu vite par moment, comme s'il fallait se dépêcher d'en terminer. Mais sans cela Jack Bright est idéal pour faire apprécier cet exercice pas toujours évident qu’est la lecture.

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dimanche 16 octobre 2016

Cycle Elric, tome 1 - Elric des Dragons (Michael Moorcock)

Cycle Elric, tome 1 - Elric des Dragons (Michael Moorcock)


Elric est l’empereur de l’île de Melniboné. Malade et affaibli, il ne reste en vie que par l’absorption régulière d’élixirs et de drogues. Lors d’une attaque de pirates, il est laissé pour mort par son cousin qui cherche à s’emparer du trône...

Moorcock est un précurseur dans la dark fantasy et dark, ce récit l’est. Tout ce qui peut aller mal ira mal et même si Elric se sort des pires embrouilles, il ne fait aucun doute que l’ombre est toujours présente au dessus de sa tête, telle une malédiction.

Très bien écrit, le récit n’est pas pompeux ni lourd comme peut l’être un certain Seigneur des Anneaux, avis personnel évidemment.

Le récit est assez court, à peine 180 pages mais Moorcock prend le temps d’installer son univers, nous présenter les principales bases et les principaux personnages sans s’épancher plus qu’il ne le faut. On apprend donc les coutumes de ce peuple pour le moins sordide dans un univers fait de sorcellerie.

Moorcock utilise bon nombre de raccourcis qui vont surprendre tout en étant efficace et encore une fois, l’idée n’était pas de faire un roman fleuve. C’est rapide, dynamique, même lorsqu’il se pose pour décrire un mode de vie, un paysage, l’histoire de cette contrée. Les informations affluent sans donner le mal de crâne. Tout est parfaitement maîtrisé.

Les décors ne sont jamais féériques, l’ambiance jamais au beau fixe. Si quelque chose semble bien se passer, ça ne dure jamais très longtemps. Sans pour autant être d’un pessimisme absolu, les aventures d’Elric n’ont rien de glorieuses ni d’héroïques. Disons que son auteur fait tout pour éviter l’épique et rappelle bien que toute bataille fait des morts et que tout amour ne peut être pleinement assouvi.

Elric aura été pour moi une révélation. J’en avais beaucoup entendu parler et je ne regrette pas de m’être plongé dans cet univers sombre où le désespoir pointe son nez à chaque page. Pour une mise en condition, c’est réussi.

vendredi 14 octobre 2016

La Folie, Histoire et Dictionnaire (Jean Thuillier)

La Folie, Histoire et Dictionnaire (Jean Thuillier)


Non, ce n’est pas « Oui-Oui et la gomme magique », ce n’est pas un Stephen King, un Harry Potter, un Chattam ou autre lecture de complaisance.

Lorsque j’écris sur la folie, ce livre me sert de bible, de livre de chevet. Divisé en trois parties, l’auteur nous donne un tour d’horizon de ce qu’est la folie. Dans un historique très complet, il nous présente son évolution aussi bien au niveau des patients que de la médecine. On passe alors par toutes les époques, témoignages et documents à l’appui.

Dans sa deuxième partie, cette bible va s’interroger sur le devenir de la psychiatrie, son évolution, les interrogations qu’elle apporte aussi bien que les réponses.

Enfin, dans sa dernière partie, un dictionnaire très précis et complet de tous les termes et personnalités ayant un lien à la psychiatrie.

Donc, évidemment que l’on ne se pose dans son fauteuil pour lire ce livre. On le feuillette pour trouver des réponses, pour apprendre, pour appréhender la psychologie et plus précisément les pathologies complexes.
La part historique est bien sûr très intéressante. Elle permet de rebondir sur d’autres sujets, d’autres livres traitant les sujets plus profondément.

Une lecture plutôt lourde donc, réservée aux novices en la matière mais tout de même à un public averti.

dimanche 9 octobre 2016

Les Chevaliers d'Emeraude, tome 1 : Le Feu dans le Ciel (Anne Robillard)

Les Chevaliers d'Emeraude, tome 1 : Le Feu dans le Ciel (Anne Robillard)


La Reine de Shola vient demander à Émeraude 1er de prendre sa fille, Kira, sous sa garde. Kira est une princesse atypique, violette, aux dents acérées, aux griffes à la place des doigts et manifestant d’une capacité surprenante à la magie. Peu de temps après, le royaume de Shola se fait attaquer par de puissantes créatures qui déciment son peuple. Émeraude 1er envoie alors ces chevaliers pour prévenir tous les royaumes d’Enkidiev d’une attaque imminente des hommes-insectes...

Ce premier tome des Chevaliers d’Émeraude est surtout un prétexte pour présenter le monde dans lequel vont évoluer les héros. Beaucoup de petits détails nous préparent à une saga, allant jusqu’à parler de futurs héros pas encore nés.

Ça se lit assez rapidement, une lecture plutôt facile même si on donne vite dans la répétition, toujours dans l’optique de présenter l’univers tout en parlant un peu des personnages principaux.

Ainsi, les chevaliers ne font que voyager de royaume en royaume pour convaincre les différents rois de dresser des défenses contre l’ennemi. Ils partent du château d’Émeraude, reviennent et repartent, tout simplement.

Si les choses bougent dans les différents royaumes où nous rencontrerons les personnages clichés, on ne pourra pas en dire autant pour le reste. Les chevaliers ne rencontrent pas beaucoup de résistance et quand c’est le cas, c’est relativement vite torché. Tout se passe donc relativement bien et on ne sera jamais inquiet pour les héros. Il faut dire que les chevaliers n’ont pas beaucoup de points faibles physiquement.

Quant à leur psychologie, le chevalier dont on entend parler le plus souvent semble le plus complexe. Les autres ne sont que survolés. Rien de bien profond au final mais après tout il s’agit d’une littérature jeunesse, pas très prompte à la réflexion.

Par contre, il y a tout de même de grosses incohérences qui m’auront fait rire, me sortant complètement de ma lecture. Comme le chevalier qui a le coup de foudre pour une reine, amour impossible donc, mais qu’il se voit déjà la kidnapper pour la marier... Le pire sera peut-être quand elle lui demandera de faire en sorte que personne ne sache que sa fille est un monstre. Vu la tête de la gamine, j’imagine que les gens le comprendront tous seuls. Quoi qu’il en soit, c’est ce qui rendra le chevalier dépressif. Un peu léger pour donner du volume à un personnage aussi important.
Autre petit détail qui fait rire, les ennemis : des dragons de plus de trois mètres de haut qui veulent passer inaperçus dans les royaumes... sans commentaire.

Sans cela c’est plaisant et ça n’empêche pas de vouloir lire la suite, à condition que ça se bouge un peu tout de même et qu’on ne reste pas coincé dans la facilité comme c’est le cas ici.

jeudi 6 octobre 2016

The Crow, partie VI – Les larmes de Jésus

The Crow, partie VI – Les larmes de Jésus


Chapitre final. Cette fois pas de souvenir, pas de dessins aux traits doux et romantique. Du moins, pas avant les toutes dernières pages où Eric peut enfin se reposer et retrouver sa dulcinée.

Mais pour l’heure, il s’agit d’un second massacre en règle, d’une violence inouïe où le fantôme en vient à écraser la tête des bad guy contre un mur.

Tout est expédié dans ce chapitre comme se doit de l’être cette vengeance où l’on sent la rage monter progressivement. Cette fois, on sait que c’est la fin et que plus rien ne pourra arrêter le bras vengeur.

À la différence du film, ici, Eric n’a aucun point faible ou du moins ceux qu’il traque n’ont pas le temps d’en apprendre plus sur lui. À la vue de la mort qui marche, ils prennent peur et voient leur côté caïd s’envoler pour accepter cette mort ou alors accueillir la folie, redevenant au passage ce qu’ils ont été et qu’ils ont caché derrière un flingue : des rats.