samedi 30 juillet 2016

L'imposteur (Philip K. Dick)

L'imposteur (Philip K. Dick)


Olham a un problème : il doit prouver qu’il n’est pas le robot que l’on prétend qu’il soit. Et il doit faire vite parce qu’on veut l’éliminer avant qu’il ne détruise la planète avec une bombe qu’il aurait dans le corps…

Sur le même principe que les nouvelles précédentes, Philip K. Dick nous plonge dans les méandres de la folie, tant par cet homme persuadé de ne pas être un robot (mais ne sachant plus vraiment qui il est), que par ceux qui le poursuivent, décrit comme des fanatiques.

C’est bien là le sens profond de cette histoire : le préjugé ; cette façon de cataloguer les gens, quitte à détruire leur vie, en faire des coupables sans aucune preuve, aucun procès et allant jusqu’à déterminer la sentence à l’aveugle.

Une fois n’est pas coutume, l’auteur est empli d’espoir malgré la situation impossible à démêler : comment prouver ce que l’on est persuadé de ne pas être et faire mentir la majorité des gens, ligués contre nous, nous entourant.

Il faudra tout de même attendre les toutes dernières lignes du récit pour être persuadé d’une vérité… celle de l’auteur.

vendredi 29 juillet 2016

Nouveau Modèle (Philip K. Dick)

Nouveau Modèle (Philip K. Dick)


La Terre, dévastée par la guerre que se livrent les Américains et les Russes, ne ressemble plus qu’à un vaste champ de cendres. Pour en terminer avec l’ennemi, les Américains créent une machine redoutable, la Griffe. Mais alors que les Russes réclament une trêve, Hendricks découvre que les machines ont évolué d’elles-mêmes, créant désormais des modèles copiant l’être humain…

Un film sera adapté de cette nouvelle (Planète Hurlante, avec Peter « Robocop » Weller) et le moins que l’on puisse dire, c’est que Dick sait y faire pour instaurer une ambiance paranoïaque. C’est simple, le lecteur, prit dans cette crise sordide, finit lui-même par douter de chacun des personnages.

Dick traite une fois de plus de la crise identitaire où chacun finit par se méfier de l’autre, le soupçonnant d’être une machine qui n’en finit pas d’évoluer et de prendre la place de l’être humain. Une ambiance lourde donc, remettant en question les fondements même de toute société.

Il est cependant regrettable que l’auteur ait fait de son héro un être aussi naïf. C’est limite ridicule et ça vient saper tout le reste de la nouvelle qui est pourtant excellente jusqu’à son final à la conclusion on ne plus cinglante.

mercredi 27 juillet 2016

La Tour Sombre - Tome 4 - Magie et Cristal (Stephen King)

La Tour Sombre - Tome 4 - Magie et Cristal (Stephen King)


Le récit reprend au tout début du concours d’énigme avec Blaine le mono. Comme ils s’en sortent, Roland et ses acolytes reprennent la route vers la Tour Sombre, en suivant le Sentier du Rayon.
Mais le moment est venu pour Roland de faire part à ses nouveaux amis d’une partie de sa vie…

Deux grandes parties donc dans ce volume et il m’aura fallu pas moins de quatre ans pour le lire ! Non pas à cause du paver qu’il représente, près de 900 pages en poche à la micro-impression, mais à cause du rythme imposé ici, loin de celui plus effréné du tome précédent.

Beaucoup plus lent et long sur la première partie, il faut attendre le récit de la vie passée de Roland pour enfin entrer dans une lecture captivante. On découvre alors le Roland de sa jeunesse, avec son premier véritable amour impossible.

Le passage à l’âge adulte est encore une fois violent et sans concession. Dans une époque et une ambiance digne des meilleurs westerns, King prend son temps pour bien poser les enjeux et dessiner la tragédie qui se profile.

S’il n’y avait eu cette seconde partie enlevée et passionnante, ce quatrième tome aurait été le moins intéressant de la saga. Ceci étant, je n’ai jamais ressenti un tel soulagement d’être parvenu au bout d’un bouquin… un bouquin de Stephen King de surcroit !

dimanche 24 juillet 2016

La Tour Sombre - Tome 3 - Terres Perdues (Stephen King)

La Tour Sombre - Tome 3 - Terres Perdues (Stephen King)


Roland ayant empêché Jack Mort de tuer Jake, il se retrouve tiraillé entre deux réalités : celle où Jake est mort et celle où il vit encore. À New York, Jake est lui aussi déchiré entre ces deux réalités incompatibles. Reste donc à faire venir Jake dans l’autre monde.
Une fois fait, la quête de la Tour Sombre peut réellement commencer. Mais le petit groupe parvient bientôt à une ville dévastée par une guerre entre les adultes et les ados ; une ville ressemblant étrangement à New York.
Pris à parti par l’Homme Tic-Tac, Roland doit trouver le moyen de s’enfuir. Et pour cela, une seule possibilité : Blaine le monorail, une machine douée de parole et de conscience. Celui-ci accepte de les prendre à son bord mais leur fait part de son intention de se suicider, les entrainant avec lui. À moins qu’ils ne parviennent à gagner un concours de devinettes…

Nouveau changement de rythme, avec de multiples rebondissements et un retour sur le début de carrière de King où il analysait les rapports souvent tendus entre les adultes et leurs enfants.

À tout point de vue, c’est violent et King ne laisse jamais son lecteur respirer. Plus que jamais, l’ambiance est sordide. Cependant, on gagne en simplicité puisque nous sommes dans un univers clairement identifié et établi. Si les questions se posent toujours, notamment celle de savoir ce qu’est réellement la Tour Sombre, un rythme de croisière s’installe.

Alors qu’on le suit depuis deux tomes déjà, Roland n’en a pas finit de surprendre et se dévoile un peu plus au fil des pages. Il peut être aussi bien philosophe et diplomate qu’une machine à tuer implacable quand on se met entre lui et la Tour.

samedi 23 juillet 2016

La Fourmi Electrique (Philip K. Dick)

La Fourmi Electrique (Philip K. Dick)


Pool, après un accident à la main, apprend qu’il est en réalité un robot programmé pour gérer une entreprise. Il décide d’observer ce qui se passe lorsqu’il trafique une bande perforée où sont enregistrées toutes les données composant son environnement, ses faits et ses gestes…

La recherche d’identité est une fois de plus à l’honneur dans cette nouvelle. Et à travers un robot, Dick va également traiter de la place de l’être humain dans son univers, de la dualité entre le réel et le rêve. L’androïde, qui ne s’était jamais posé de questions, en vient à soulever celles qui peuvent nous tarauder de temps en temps : qu’est-ce qu’un être humain ? Quelle est notre place dans la vie ?
Il ira même jusqu’à parler du suicide quand les conditions de vie sont insupportables.

La nouvelle a cependant un côté angoissant lorsqu’on se prend au jeu et qu’on se dit : « Et si je n’étais pas vraiment ce que je crois être ? »
Des prémices à la Matrice en quelque sorte.

Si on sent parfois que l’auteur se refuse d’entrer plus profondément dans le débat, La Fourmi Electrique aborde bon nombre de sujets en peu de page. Encore une fois, cela aurait mérité un traitement plus long mais reste de bonne facture.